Pendant que la musique du début du XXIème siècle se préoccupait principalement du passé, triturant une rétromania emballée et pesée pour plaire au plus grand nombre, certains innovateurs tapis dans leurs studios et locaux de répétition avançaient contre le courant, persuadés que c’était bien vers l’avant qu’il fallait regarder pour créer la musique de demain. En 2008, Daniel Brandt et Jan Brauer (qui formaient le groupe Scott) sont rejoints par Paul Frick. Tous partagent une formation classique et un amour pour la Clubmusic. Ils commencent à improviser et construisent les patterns de ce qui deviendra le premier album de leur trio désormais nommé Brandt Brauer Frick, référence sobre à leur amour du jazz.
L’Allemagne a toujours été une terre de défricheurs sonores, de la kosmische musik à la techno minimale. Il n’était pas question pour les trois musiciens de jouer les imitateurs. Profitant des nouvelles possibilités offertes par le logiciel Ableton, ils commencent à rêver d’une club music humanisée, jouée live par des instrumentistes, qui conserveraient la puissance physique et la transe de la musique de danse synthétique. Quelques influences leur donnent le cap : la drum’n bass (qui échantillonne souvent des sections rythmiques jouées de la main de l’homme) ou la musique minimaliste (l’approche de Steve Reich en particulier). Ils assistent ensemble à un concert de The Roots, groupe connu pour jouer du hip hop en live avec des instruments. Une forme de révélation.
“Nous étions fascinés par le son et nous voulions que les gens puissent voir d’où la musique venait en la jouant devant eux” raconte ainsi le trio. “Au départ, nous répétions souvent dans des églises où la reverb était très importante. C’est vraiment en concert que nous avons pu nous rendre compte de l’impact de notre musique”. Régulièrement rejoints par un ensemble de 10 musiciens, Brandt Brauer Frick devient la figure de proue d’une utopie novatrice et un peu folle: synthétiser club music et musique classique.
Si en 2024, il n’est plus surprenant d’entendre des producteurs techno jouer le répertoire d’Erik Satie ou Philip Glass, d’écouter des disques de musique électronique publiés par des labels de musique classique ou de voir des instruments électro-acoustiques sur des scènes de club entre deux dj sets, Brandt Brauer Frick ont été les grands pionniers de cette approche, mettant à bas les frontières entre deux univers qui jusque là, au mieux, s’ignoraient poliment. Une véritable libération pour le monde un peu sclérosé de la musique classique et l’ouverture à un large spectre d’influences pour toute une frange du public techno. “On se souvient d’une scène très forte dans un festival techno en Pologne où le public était interloqué de voir des musiciens sur scène avant de se mettre à danser et même à ovationner les musiciens de l’Ensemble et leurs partitions”.
Après trois albums sur le label référence K7! puis trois autres chez Because, des concerts un peu partout dans le monde (de Coachella à Glastonbury), des collaborations avec Om’Mas Keith (déjà vu aux côtés de Frank Ocean ou Jay Z), Marina Herlop, Mykki Blanco, et des reworks électro-acoustiques pour Bozeman (Doppelschall) et Emika (Ninja Tune), Brandt Brauer Frick revient avec de-escalate, un projet de reprises au piano de leur dernier album en date Multi Faith Prayer Room, par 14 compositeurs de la scène néoclassique.
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