Rallye

  L’histoire de Rallye débute au début des années 2010. Quatre lycéens se découvrent un amour commun pour la musique, les poussant à se retrouver des après-midi entières dans des sous-sols pour tester, gribouiller et composer leurs premières chansons. 10 ans plus tard, avec émotion et amitié comme mantra de toujours, Rallye (rejoint depuis peu par un 5ème membre) porte fièrement une musique hybride et audacieuse (qu’ils dénomment entre-eux “rock internet”) – quelque part entre l’indie-pop fédératrice de Phoenix, l’énergie punk de Turnstile et le futurisme hyper pop d’A.G. Cook. La direction commune est claire : proposer une version réactualisée d’un rock français – moderne, libre et affranchie de ses vieilles contraintes esthétiques – où les influences anglo-saxonnes et électroniques vivent en harmonie avec le français des textes. 

                                                    
 Rallye est une petite entreprise amicale avant d’être un groupe. C’est aussi l’histoire de plusieurs claques musicales. Au début des années 2010, les 4 adolescents de Colombes (Baptiste, Stanislas, Grégoire et Léo) se rencontrent autour d’un amour commun pour Phoenix (et leur album Wolfgang Amadeus Phoenix, 2009). “Comme eux, on n’est pas vraiment de grands musiciens, on n’a jamais étudié la musique, donc on s’appuie les uns sur les autres pour aller plus loin, on croit en la force du travail collectif” dit Baptiste. C’est dans ce leitmotiv du “tous ensemble ou rien”, partagé avec le groupe de Versailles, qu’ils se reconnaissent. Rallye – qui évolue alors sous le nom d’Armistice – vit ses premiers instants de vie, entre tremplins lycéens et répétitions caverneuses, bières bon marché et premiers concerts DIY. Puis au moment de commencer leurs études, tout le monde se met à chercher et digérer de nouvelles inspirations. Tame Impala, avec la richesse de leurs arrangements rock et mélodies pop, devient une influence évidente pour le groupe. En parallèle, Stan découvre la scène Soundcloud (Cashmere Cat, Mura Masa) et se met à produire de la musique électronique, un tournant dans l’approche musicale de Rallye. Finies les jams en répétition, le groupe se retrouve désormais derrière un ordinateur. “C’est à partir de ce moment qu’on a commencé à composer, écrire et produire simultanément, en intégrant des codes de musique électronique, comme des drops puissants par exemple. On a pu s’affranchir de nos instruments et rôles respectifs, l’ordinateur a rendu Rallye démocratique” affirme Stan.

En 2018, à la fin de leurs études d’image, les 4 garçons décident de se lancer pour de bon dans ce périple collectif qu’est le développement d’un projet musical professionnel. Rallye voit rapidement l’importance de travailler en famille et de monter les échelons ensemble. Léo confirme : “Pour nous, c’est essentiel d’être amis et de ne pas prendre les choses personnellement lorsqu’on bosse à plusieurs. Il ne doit pas y avoir de place pour la rancœur ou l’ego dans le travail de groupe”. Que ce soit du côté du live (Lisa Sarran), du mix (Benoît Fleury), de l’image (le studio Cestainsi) ou bien de la direction musicale (Lucien Krampf), tous sont d’abord des amis avant de devenir des collègues de travail : le projet Rallye se structure et avance groupé.

Le premier EP L’Age d’or sort au printemps 2021. Il offre un premier voyage sensoriel et poétique dans l’univers de Rallye, avec pour ambition d’offrir un son organique et moderne, brassant rock psyché 60’s et shoegaze des 90’s. “C’est un EP de recherche, dans le sens où c’est nous qui nous cherchions. L’idée était de faire des chansons intemporelles en empruntant à des morceaux de différents styles et différentes époques, comme un patchwork. On a essayé plein de recettes pour finalement trouver la sauce qui fait Rallye.” Le groupe commence à donner ses premiers véritables concerts. Rallye recrute le batteur Hugo Dupuis (Eddy de Pretto, The Pirouettes) et s’illustre sur différentes scènes (festival Art Rock sur l’invitation de Yelle, Elysée Montmartre en première partie du chanteur Hervé, sélection Inouïs du Printemps de Bourges). Le 7 juillet 2022, Rallye organise son premier concert en son nom au Pop Up du Label (Paris). Le 29 novembre 2022, le groupe se produit sur la scène de la Boule Noire (Paris). Les deux concerts affichent complet plusieurs semaines à l’avance.  En parallèle, Rallye prend plaisir à s’aventurer sur d’autres projets : ils revisitent le tube underground “Le Parfum des Filles” de l’alchimiste pop Timothée Joly, participent à une création musicale en live pour une performance de la vidéo-plasticienne Rocca Dell au Consortium de Dijon, réalisent le futur LP du chanteur affranchi et mystérieux Dodi El Sherbini. Ils travaillent sur de la musique à l’image pour plusieurs films (courts-métrages « Paula sans lui » de Maéva Berol, sélectionné au Festival de Berlin en 2019, et « Le Soleil dort » de Pablo Dury en 2021).

 Rallye est de retour avec son nouvel EP cheval 2_3 sortie le 30 mars 2023. Le disque est réalisé par Lucien Krampf (Oklou, Maud Geffray, Casual Gabberz). Il est l’occasion pour le groupe de partager une musique plus personnelle, plus intime, “plus proche de ce qu’on est que de ce que l’on aime”. Après le décès du père de Baptiste en 2021, le besoin d’écrire et d’extérioriser devient une évidence. Petit à petit, les textes du deuxième EP se dessinent, entre angoisse du lendemain, santé mentale, deuil et quête d’accomplissement personnel. Comme un journal intime ouvert en Google Doc, Baptiste assume le “besoin égoïste et thérapeuthique de faire vivre ses textes”. En faisant cohabiter les glitch numériques, les samples de drums, l’autotune mais aussi les synthés analogiques, les guitares et le piano droit du salon, le groupe dessine son identité résolument plus nihiliste, radicale et multicolore. “On a fait confiance à notre instinct, pour pousser le curseur de sincérité au maximum et essayer de ne pas dénaturer le geste”. La formule de Rallye prend forme : une exigence d’honnêteté textuelle pour toucher de près l’intime, des mélodies de refrains simples et limpides (avec toujours une terrible efficacité pop), portées par des productions sophistiquées, entre rock moderne percussif et sonorités numériques. “Il y a une vraie obsession de trouver notre propre son. C’est une quête infinie qui peut devenir dangereuse, mais nous sommes lancés dedans.” Avec ce nouvel EP, le “rock internet” que défend Rallye prend enfin tout son sens.